Karakol! 3

3-4-5 septembre

Au Kyrgyzstan, tout le monde nous parlait de Karakol, non pas parce qu’il possède le seul zoo du pays mais parce qu’il est le point de départ de toutes les excursions dans les montages.

Pour l’anecdote, lorsque nous y sommes arrivés, nous réalisons  que nous avons oublié notre guide avec toutes nos notes à notre précédent point de chute ; à 2h30 de route. Sans notre guide, nous sommes complètement perdus. Décision est prise par Vianney de faire l’aller retour pendant que les enfants et moi nous nous perdons dans la ville par une chaleur torride sans argent pour s’acheter de l’eau et, bien entendu, sans batterie (ce qui m’aurait peu servit vu que nous n’avons pas de puce locale)

Le Kyrgyzstan est un pays de cycliste, un pays de randonneurs ; vous ne rencontrez pratiquement que ce type de voyageurs. C’est vrai qu’avec des excursions de tous les niveaux, du camping autorisé quasiment partout et des prix de transport aussi bas, le pays est idéal pour les amoureux de nature à petit budget.

Nous sommes donc enfin à Karakol, plusieurs excursions sont possibles près du lac d’altitude Ala Kol. Après maintes tergiversations et à l’aide de notre super conseillère de Guest House (Jamila à Karakol) (il ne faut jamais sous estimer l’importance de celui qui vous reçoit, l’endroit a beau être sympa, si vous n’avez aucun conseil, passez votre chemin), nous avons conclu que les 12h de marche pour aller jusqu’au lac était au-delà de nos capacités ; nous n’en ferons que 4h pour parcourir les 14 premiers kilomètres jusqu’au Golden Spa à Altyn-Arachan.

Théandre, et son habitude de randonnées sans fin au scout, mène la danse, Mélusine gère mais à quelques moments de découragements.

Nous avons pris plus de 4h pour monter avec un dénivelé de plus de 1000m, nous sommes montés à plus de 2500m d’altitude avec la pluie et le vent lors des passages les plus hardus. Nous avons rencontrés des chevaux, des vaches, des plaines verdoyantes, des rivières couleurs glaciers des cailloux, et aucun randonneur ; et finalement nous sommes arrivés !

Heureusement que nos enfants ne sont pas toujours très exigeants car en haut, nous leur avions promis les « fameuses sources d’eau chaude » et enfin quelque chose à manger (car oui, nous n’avions encore rien pris à manger).

Arrivés en haut, l’accueil du camp de yourte ou nous passerons la nuit fut chalereux mais le gouter/dejeuner fut plus… frugal.

Nous avions aussi promis les sources d’eau chaude. Ces dernières surement créés lors des sovétiques, vous impressionneront par leur décoration de petits galets et leurs murs datant de l’époque de l’invasion russe. Cela dit, la température supérieure à 50° vous fera vite oublier le décor et le froid ambiant.

Je me moque mais en réalité, les enfants ont trouvé du bois qu’ils ont pu courber dans les bains chauds et faire de magnifiques arcs. Nous avons pu parler politique avec notre très aimable hôte et nous avons passé notre première nuit dans une yourte. Le froid nocturne n’a pas été notre meilleur ami mais l’expérience était très sympa.

La descente du lendemain fut l’occasion de découvrir l’existence de sources d’eau chaude gratuite au bord de la rivière. Sans l’aide de gentils randonneurs français nous ne les aurions pas trouvés et le chemin est plutôt escarpé ; cependant ça change et ça vaut le coup de les chercher.

3h plus tard après la descente fut faite, ou du moins nous l’avions vendue ainsi à notre fille. Effectivement 3h plus tard nous étions au point de départ de la veille, là où le taxi nous avait déposé. Sauf que là, il n’y avait pas de taxi.

Un gentil monsieur nous indique de marcher en nous faisant le signe « 22, 2 quoi ? grand mystère ! Nous le transformons en à 2km.

2km plus tard, nous rencontrons une voiture qui refuse de nous prendre mais nous dit à 300m !

300m plus tard, nous rencontrons un villageois qui nous informe qu’il n’y a plus qeu 10 min de marche !

Bon, un certain temps plus tard, nous arrivons à un arrêt de bus avec notre petite fille qui fait semblant de sourire.

Requinqué après un repas sur le pouce, nous récupérons nos sacs et repartons direct sur 3h de taxi partagés pour le village de Balykchy.

Nous y arriverons en début de soirée et y découvrirons une ville de campagne avec un petit restaurant (très bon d’ailleurs), des rues vides et noires et un hotel !

Oui, pas une auberge de jeunesse mais un vrai hôtel avec une piscine (vide), une fontaine (vide aussi) et un accès direct à la plage. Tout est silencieux et immense, nous croisons quelques personnes dans les couloirs sans savoir vraiment comment elles sont arrivées là, cela ressemble au décor de Wes Craven le Grand Budapest Hotel.

Etrange hôtel dans une étrange ville