3 juin-4 juin
Pour aller à El Bolson, 5h de bus, tout au plus. Maintenant, nous gérons et nous occuper n’est plus un problème.
Seulement, Vianney commence à être malade et ça, c’est mauvais signe.
Arrivés à El Boslon, je suis prise d’une doute. N’est ce pas encore une erreur de parcours cette ville ? Le guide la décrit comme une ville un peu hippie, avec des bobos à tous les coins de rues, des magasins bio à tire la rigot et une ambiance à ne pas rater.
Seulement, lorsque nous arrivons, je sens que c’est une erreur.
Vianney et moi, nous nous interrogeons ; soit nous restons dans le bus jusqu’au prochain arrêt, soit nous nous arrêtons maintenant. Vite, nous cherchons la carte pour savoir quel était le prochain arrêt que nous avions mis. Mais là, nous retournons nos sacs et nous ne retrouvons rien. Nous avons perdu la carte ! Et nous, sans carte, nous ne pouvons rien faire ; nous sommes comme un chien sans odorat ; nous sommes bloqués.
Nous décidons donc de nous arrêter. Nous allons acheter une nouvelle carte mais il faudra la réannoter. Cela est particulièrement énervant, mais passons.
Nous nous rendons à l’office du tourisme pour nous rééquiper. J’en profite pour me renseigner sur les horaires d’un train que nous voulions prendre dans une autre ville. Heureuse initiative car le train en question est à l’arrêt à cause la météo.
Nous éviterons un stop inutile.
Après avoir marché un certain temps, dans une ville moche, non accueillante, mal entretenue, nous trouvons un hôtel détestable mais où Vianney peut enfin se mettre au chaud sous une couette.
Je dois admettre qu’il est chaud (voir très chaud), que nous n’avons plus d’antibiotiques et que les nurofen ne vont pas tarder à manquer.
La nuit a été dure pour tout le monde et lorsque le réveil sonne pour prendre le bus qui nous permettra de quitter cette ville atroce et sans aucun intérêt ; nous n’avons pas le courage de nous lever. Nous ne quitterons l’hôtel que vers 11h30. Fatale erreur.
Même après avoir discuté avec les Argentins, nous ne pouvons constater qu’il n’y a strictement rien à faire jusqu’à El Calafate qui se situe vraiment au sud.
Nous décidons d’arrêter les escales inutiles et de faire direct les 24h de bus, dés aujourd’hui si c’est possible.
Malheureusement, notre grasse mat nous a fait rater le seul bus de la journée. Et, il est hors de question que nous passions encore une nuit dans cette ville survendue pour des raisons totalement inconnues.
Nous décidons de prendre un bus cet après-midi pour 5h pour la ville d’Esquel. De là, nous prendrons un bus le lendemain pour El Calafate. L’arrêt à Esquel est totalement inutile puisque nous arriverons le soir et que nous partirons le matin ; mais tout est mieux que de rester ici.
Alors que Vianney mourant, nous attend avec les sacs. Théandre et moi partons à la recherche d’une pharmacie. Là, surprise, acheter des antibiotique sans ordonnance ne paraît pas poser de problème. Nous repartons donc avec de l’amoxiciline mais surtout des nurofen 600 (qui vous requinque en 2 min) et un super train Thomas qui avance tout seul (vous pouvez tous acheter dans une pharmacie).
Ce même train qui sera méthodiquement cassé dans la journée qui suivra, ce qui me mettra dans une colère folle (mais contrôlée) et qui a comme conséquence d’interdire Théandre de tout nouveau jeu pendant une durée indéterminée.
Nous arrivons à Esquel le soir. Les hôtels sont hors de prix, les restaurants n’ouvrent qu’à 21H et nous sommes tous de mauvaises humeurs (quoiqu’après réflexion Théandre est assez joyeux).
Nous atterrissons finalement dans une auberge de jeunesse assez sympathique, dans un dortoir de 8 où nous sommes seuls et nous pouvons manger (cela faisait très longtemps) des pates aux oignons.
Malgré que la nuit est calmée les esprits et que les antibiotiques aient fait effet. Vianney a toujours mal à la gorge et moi, j’ai une douleur atroce aux dents. Je pense que j’ai une carie, mais je règlerai cela dans un mois vers Buenos Aires.
Mais ce qui va nous énerver autant lui que moi, c’est la disparition du magnifique pull vert de Théandre. Il a été volé, c’est sur et nous savons même par qui. Mais parole contre parole, nous perdons. Il faut vite que nous apprenions les insultes en espagnol car malgré notre énervement évident, les insultes en français ont quand même moins d’impact.
Vianney est très agacé car ce pull était fin et super chaud et moi, je suis irritée parce que je trouvais que ce vert allait spécialement bien avec ses yeux.
C’est dans ce climat doux et serein que nous allons entamer notre périple de 24h en bus.
Bonne chance! De toute facon, cela ne peut pas etre pire.
Bien dit, il y a juste l’histoire de la carie qui demande encore plus de vœux de bonne chance. Je trouve que V est très attendrissant quand il est malade, encore un peu pâle mais la lèvre a rosi. Super bonne chance.