28 mai
Notre venue à Concepción n’avait pas pour unique but de voir cette ville mainte fois détruite et reconstruite ; c’était également l’occasion unique de se rendre au « El Chiflon del diablo» dans la ville de Lotta.
El sifflo des diablo, c’est une des seules mines de charbon au monde souterraine, sous la mer. Ca fait bien de le dire, mais quand vous êtes dedans que vous soyez sous la mer ou sous une décharge, vous ne vous en rendez pas compte.
Avant de se lancer dans le périple pour nous y rendre, nous trouvons rapidement une paire de botte en plastique pour Théandre. Si nous voulons le faire marcher sous la pluie, il faut que le jeu en vaille la chandelle. Et pouvoir courir dans les flaques d’eau semblent être suffisant.
Maintenant que nous sommes aguerris aux bus, nous n’hésitons plus à prendre ce transport en commun pour nous y rendre. Nous pensions que cela prendrait 30 min. finalement ça prendra 1h30.
Heureusement, nous avons prévu la journée pour y aller et revenir. Rien d’autre au planning.
La mine est située à Lotta, ville de banlieue de Concepción. Le bus nous dépose au milieu de nulle part et nous avons réellement l’impression d’être au milieu de nulle part dans une ancienne ville minière. Quelque soit le coin du monde, une ancienne ville minière ressemble toujours à la même chose : des maisons mal entretenues où la pauvreté se sent chez elle.
Plus nous marchons, plus nous pensons que nous nous sommes trompés de route, tellement tout semble abandonné. Cela ne peut pas être un endroit touristique.
Malgré tout, nous voyons des panneaux (plus ou moins défraichis) qui nous indiquent la mine.
Après une bonne demi-heure de marche, nous y arrivons. Sans paraître accueillant, le lieu paraît quand même habité et visitable.
Nous payons nos tickets et alors commence une visite surprenante.
Surprenante car nous ne sommes que tous les trois (alors qu’en pleine saison, les groupes peuvent atteindre 20 personnes). Surprenante car elle va durer 2h tout en espagnol et que nous avons l’impression d’avoir compris (grâce à la patience infinie du guide). Et surprenante car le guide est un ancien mineur qui a réussi à nous faire imaginer les conditions de travail de cette mine de charbon fermée en 1984.
Tout commence par une visite de la reconstitution d’un village de mineurs avec les maisons, le magasin, la description de leurs conditions de vie. Ce fut un peu longuet, mais je pense que nous devions être les seuls visiteurs de la journée, le guide a donc pris son temps.
Puis nous avons été équipés pour la visite de la mine. La lampe sur nos casque, la batterie accrochée à nos hanches ; nous étions prêts.
Pour des raisons de poids, Théandre ne pouvait porter de batterie ; et pour des raisons de choix, il voulait une lumière. Nous nous sommes donc retrouvés accrochés par un fil électrique pendant toute la visite.
Pour descendre à 20m, nous prenons les ascenseurs d’époque. La descente ne dure pas longtemps mais ce fut assez pour ne pas être rassuré. Et pourtant, j’ai confiance dans les ascenseurs !
Pendant plus d’une heure, nous avons parcouru les galeries souterraines, en imaginant ses mineurs recroquevillés toute la journée pour piocher le charbon à moins de 80cm de hauteur.
A force de taper, les mineurs s’abimaient la « pince » de leur main et après quelques années de travail, tenir un verre était difficile.
Souvent le sol était bas, les enfants étaient donc parfaits pour y travailler.
D’ailleurs dès 8 ans, ils étaient invités à y travailler. Mais à 8 ans, un enfant peut avoir peur et se fatigue. Ils étaient donc attachés à une poutre et devait surveiller l’oiseau que chaque mine possède. Si l’oiseau tombait, alors l’enfant devait crier (hurler dirais-je), grisou ! Alors tous les mineurs couraient pour fuir et les pauvres enfants restaient accrochés. Il paraît qu’il y a eu plus de 1600 enfants morts au Chili malgré que l’état maintienne qu’aucun enfant n’y est jamais mort.
La sortie de la mine se fait à pied. Certes, en distance ce n’est pas très long mais en réalité, c’est épuisant. A se demander pourquoi nous faisons la descente en ascenseur et la remontée à pied.
Théandre coiffé de la belle barrette qu’il a trouvé dans la mine, nous repartons pour Concepción. Nous allons déguster un délicieux cheeseburger au guacamole (ça devient une obsession, je vais finir trouver une solution pour goûter un tartare à l’avocat, j’en salive à l’avance).
Demain, nous repartons vers le sud.
Vous etes surs de devoir aller si loin pour voir tout ca? Il y a pas mal de mines de charbon pas loin d’ici. Elles ont meme des etables sous-terraines, les femmmes ayant ete remplacees par des chevaux au cours des annees,pas pour epargner les femmes mais pour augmenter la production. De toute evidence, les chevaux vaillent mieux que les femmes. Et les enfants travaillaient dans les mines des l’age de six ans. Ils etaient accroches aux portes, leur role etant de les ouvrir et de les fermer quand ils entendaient les souliers ou les sabots des porteurs de sacs. Comme il ne faut pas gaspiller d’energie, ces enfants etaient laisse dans le noir le plus complet. Aucune statistique de mortalite enfantine n’a ete publiee autant que je sache.
Aude, ton grand-pere m’a raconte qu’en Belgique les pretres se sont revoltes devant ce traitement des enfants travaillant dans les mines de charbon! Ils ont insiste, pour que leurs petites ames soient sauvees, qu’ils puissent remonter a la surface une demie heure tous les dimanches pour une lecon de catechisme. C’est beau, la religion!
C’est une visite extraordinaire, et les démentis du Chili me semblent inutiles devant l’évidence. Peut-être qu’au Chili, c’étaient les prêtres qui descendaient une demi-heure tous les dimanches, meilleur pour le rendement!
Le trésor de Théandre est magnifique, ne le dites pas à Théandre mais les bottes de Noé sont oranges.
Les anciennes mobil home sont un peu petites.
J’oubliais, votre cordon ombilical électrique est très mignon.
Article très sympa et tu peux dire a théandre que son hambuguer me donne trop envie!!!!
bisous a vous
Salut la troupe!!
Les enfants dans le mines….
Les petites filles seulement, j’espère….
Les garçons étant (selon les croyances en vigueur) plus costauds portaient l’apéro au patron….
En tous cas, toujours sympa de voir des gens qui ont frod au mois de juin….
Bises,
André.