20-21 juin
Après d’après discussions autour d’enchilladas infâmes, nous avons conclu en fin de soirée que notre prochaine étape serait Puerto Madryn, à 20h de route dans le nord afin de voir les baleines.
Pour y aller, nous avons deux possibilités: le bus ou l’avion. Le deuxième me faisant peur rien qu’en parlant, nous opterions bien pour le premier mais le prix est vraiment élevé. Aude L. étant beaucoup plus respectueuse des budgets journaliers propose un troisième choix: le stop.
Pourquoi pas, répondons nous. L’Argentine ne possédant qu’une seule route pour remonter, elle se prête bien à ce genre d’expérience et beaucoup de voyageurs nous ont raconté leurs essais réussis de ce moyen de transport.
Nous décidons cependant d’entamer notre quête du moyen de transport avec un handicap surprise: nous sommes un jour férié, et demain aussi. En réalité, c’est un long week end! Heureusement, les camions circulent quand même, ils sont moins nombreux mais ils circulent.
Nous n’avons ni caméra, ni balise, ni arbitre mais deux téléphones portables captant rarement et deux appareils photos.
Nous serons trois équipes, la première arrive qui arrive aura gagné. Simple et ludique, l’arrêt pour la nuit n’est pas obligatoire et les règles ne sont pas prédéfinies. Nous devons parcourir plus de 1200km.
1ère équipe: le Belge
Thomas, rencontré la veille, a décidé d’opter pour le bus. Il partira 5h après à nous.
2ème équipe: la famille
Le plus jeune est aussi le plus excité.
3ème équipe: le jeune couple et Mario
Nous découvrirons que tous les coups sont permis et que les clans peuvent changer rapidement.
Pour des raisons obscures, les changements d’équipes ont lieu dés le début de la course. Vianney, le « jeune couple » et Théandre se retrouve dans une voiture pendant que Mario et moi sommes dans une autre.
Alors que la nouvelle équipe « jeune couple » et « père/fils » partent en tête. Notre équipe « couple improbable » les dépasse alors qu’ils ont été déposés au milieu de nulle part.
Nous demandons juste à notre chauffeur de s’approcher pour les narguer mais celui s’arrête et l’équipe adverse en profite pour nous rendre le petit. Il paraît que c’est un obstacle pour être pris.
Voilà donc les nouvelles équipes « Mère/fils et pardon, ce n’est pas le père? » et « jeune couple et l’homme qui a abandonné sa famille ». Cet échange d’enfant sera également l’occasion de récupérer mon passport et celui de Théandre auprès de Vianney.
Parenthèse: Alors que les Américains découvrent avec horreur (ou pas) qu’ils sont sous écoute avec Prism. L’Amérique du Sud a presque pris de l’avance. Vous pouvez payer en liquide rien n’y changera, le gouvernement saura où vous êtes. Si vous êtes chilien, votre nuléro de RUT (numéro de sécu) vous sera demandé partout, même lorsque vous désirez vous connecter au wifi d’une gare (par exemple); si vous êtes étrangers, vous ne pourrez pas payer vos billets de bus ou d’avion par Inernet car, jsutement, vous n’aurez pas de RUT et vous connectez à un wifi public sera impossible.
Lorsque vous êtes à l’hôtel, c’est la même chose. Passport obligatoire.
En gros, les contrôles de l’Amérique du Sud, ça ne me plait pas du tout et sans passport, vous ne pouvez pas circuler. Lorsque vous êtes accompagnés d’un enfant, les contrôles sont encore plus stricts.
Notre équipe « Mère/fils et pardon, ce n’est pas le père? » est arrêtée à la douane présente entre chaque région. Vérification des passports, nom de l’enfant, où est le père de l’enfant, acte de naissance, questions. Finalement, nous repartons en tête (nous n’avons pas les balises mais nous imaginons).
Les discussions intéressantes avec le chauffeur (qui selon moi était narco trafiquant), nous a confirmé que tous ses contrôles étaient pour lutter contre le trafic de drogue,et contre les enlèvements d’enfants, nombreux dans le pays. Nombreux non pas pour des actes de pédophilies, mais pour le trafic d’organes.
De son côté, l’autre équipe se sépare. Vianney part seul dans une voiture et dépasse l’équipe du jeune couple. Il signifie sa joie d’être deuxième de la course en faisant fait des geste innapropriés en direction du « jeune couple » .
1km plus tard, Vianney se retrouver au milieu de nulle part et le jeune couple pris de pitié en le voyant réussit à convaincre leur chauffeur du super camion de prendre un troisième passager. Les équipes sont faites, elles ne changeront plus. Pour l’autre équipe, je dirais que rien ne changera car ils garderont le même chauffeur jusqu’au bout.
De notre côté, c’est un peu différent.
Nous nous arrêtons une première fois après 400km. A peine 5 min de stop et un super camion américain nous prends.
La distance que nous parcourons avec cet argentin qui, à part travailler, ne paraît pas faire grand chose, est longue. Nous ne le quitterons qu’à la nuit tombée. Les décors sont monotones mais le camion est exceptionnel.
L’autre équipe nous apprend que leur chauffeur va faire un arrêt dans la ville de Comodoro pour 4 heures , le temps de faire une sieste. Notre chauffeur nous arrête 80km avant. Nous refaisons du stop et trouvons rapidement une voiture pour nous accompagner au point de rendez vous.
Les deux équipes sont réunies. Il est 21h passées, nous mangeons un repas léger dans la pompe à essence et nous réjouissons d’être au chaud alors que le vent souffle dehors. Le chauffeur de l’autre équipe doit repartir vers 4h du matin, et Mario et moi devons trouver un nouveau chauffeur.
Il est 1h du matin et, nouvelle surprise, la pompe à essence ferme et nous nous retrouvons tous à la rue.
Finalement, leur chauffeur ne se réveillera qu’à 6h du matin. Je vous laisse imaginer leur état après tant d’heures dans le froid.
De notre côté, Mario et moi avons passé plusieurs heures également à trouver un nouveau chauffeur. Il n’y avait pas grand monde.
Finalement, un camion exceptionnel s’arrête. Je dis exceptionnel car il était super spacieux mais également parce qu’il était impeccable. Nous avons du enlever nos chaussures avant de rentrer dedans, c’est pour vous dire.
En plus, nous avons pu boire du maté à profusion. Pour les novices, un maté est une sorte de thé, en plus fort, que les argentins boivent toute la journée. Ils ont un thermos d’eau chaude et un petit « récipient avec une paille et de l’herbe aromatique », et ils boivent.
Il est 2h du matin lorsque le chauffeur nous prends, 3h plus tard, il nous fait part de sa fatigue. Nous nous sommes moqués de l’autre équipe qui attendait dans le froid et nous allons terminer de la même façon.
Et bien, non, le camion possède deux couchettes, et, dans sa grande bonté, le chauffeur nous en laisse une pour dormir. Certes, nous sommes 3 sur un lit pas très grand mais en quinconce, nous avons réussi à nous reposer presque convenablement (si nous omettons le froid). Théandre, Mario et moi pourrons dire que nous avons passé 24h dans la vie d’un camionneur.
Le lendemain, les dernières heures se passent bien pour tout le monde et nous arrivons tous à Puerto Madryn. Notre équipe est arrivée à 17. Nous avons pris plus de 24h pour faire le trajet.
Les grands vainqueurs de notre Rio Gallegos/ Puerto Madryn sont…. roulement de tambours…. l’équipe « Jeune couple et père qui a abandonné sa famille » qui sont arrivés aux alentours de 13h. Thomas, en bus, est arrivé 2h après et nous sommes arrivés les derniers.
Nous avons pu fêter notre retour autour d’une bière. Théandre était heureux de retrouver Wich qu’il vénère.
Nous avons trouvé un sympa petit apart à louer où, nous avons, encore une fois, mangé comme des petits cochons une délicieuse blanquette de veau.
Puis, la journée s’est terminée avec une petite partie de Uno.
Demain, nous avons prévu de louer une voiture pour voir les baleines. Vous allez être surpris mais pour une fois, c’est la saison idéale!
Quelle suspense…Tu nous tiens à l’haleine AUDE….
Au fur et a mesure des photos, les yeux sont de plus en plus fatigués,et on s’imagine la loonggue journée et la longuuuueee nuit froide pour certains, mais il y a toujours le sourire!
Même le petit Théandre qui a des yeux de pandas reste souraint jusqu’au bout avant de s’écrouler de sommeil.
Une aventure qui laissera des doutes chez les chauffeurs; Une mère et son enfant abandonnés, mais souriants et accomapgnés de Mario, et l’autre couple et leur chaperon, « abandoneur de famille ». :)….
Merci pour le joli compte-rendu de la competition d’auto-stop. C’est une histoire beaucoup plus amusante et beaucoup plus excitante que la description habituelle des haut-lieux touristiques. Notez que je ne parle pas de vos descriptions a vous, qui ont toujours une petite touche d’originalite…
J’ai du me retenir pour ne pas tout sauter pour aller voir qui avait gagné, et c’est tout à fait comme dans Pekin Express, l’équipe qui a le coffre (Théandre en l’occurrence) a un gros handicap. Bizarre d’ailleurs, que le loupiot n’ait pas plutôt été un atout. Bravo à toutes les équipes qui vont du froid au plus froid. Rien de tel qu’un beau camion qui traverse la pampa, ils sont tellement bien équipés. Je serai d’avis que Wich ne fasse sauter Théandre que dans des endroits sans plafond.
T’inquiète le plafond était très haut. Et je suis étonnée que tu connaisses mieux Pekin Express que moi car je ne connais pas le coffre.
Pour le petit Theandre, il y a vait d’autres moyens de l’envoyer « express »!
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10151701158237948&set=a.10150092162147948.280328.5816467947&type=1&relevant_count=1&ref=nf
Pardon…
http://www.geni.com/blog/its-in-the-mail-380655.html
Très, très marrant le lien. je me demande quand même comment tu fais pour tomber sur ce genre de lien.
J’ai adoré ce post ! C’était super bien décrit !
Par contre, je ne connais pas la raison de l’abandon, mais Shame on You Vianney… !
Je ne sais pas si on peut dire que Mario ressemble à Super Man, mais de toute façon, plus à Clark Kent qu’à un petit plombier Italien moustachu.